Oracle VM ou Vmware ?

Ce premier article autour de la gestion des licences Oracle s’intéresse essentiellement aux motivations budgétaires pouvant conduire au choix de l’un ou l’autre de ces logiciels de virtualisation.
De ce point de vue, il existe de bonnes et de mauvaises raisons de choisir Oracle VM (OVM) plutôt que VMware.

Les mauvaises raisons

Parmi les mauvaises raisons, citons la réduction du coût des licences Oracle (Database et/ou Middleware). En effet, contrairement à une idée reçue, OVM relève tout comme VMware du Soft Partitioning [1].
Sous cette dénomination, Oracle regroupe allègrement gestionnaires de ressource et logiciels de virtualisation : Solaris 9 Resource Containers, AIX Workload Manager, HP Process Resource Manager, Affinity Management, Oracle VM et VMware [1].
Qu’est-ce à dire ?
Ces logiciels ne sont pas reconnus par Oracle comme moyen de limiter le nombre de processeurs soumis à licence.
Ainsi, si vous déployez une machine virtuelle hébergeant une base Oracle Enterprise Edition et une machine virtuelle hébergeant WebLogic Server Enterprise Edition dans une ferme de deux serveurs Intel Xeon de deux processeurs quadri-cœurs alors vous devez acquérir :

  • 8 licences Oracle DB Enterprise Edition
  • 8 licences WebLogic Server Enterprise Edition

8 licences : (2 serveurs x 2 processeurs x 4 cœurs) * 0,5 (0,5 étant le Core Factor des serveurs Intel  Xeon [2])

OVM et Hard partitioning

OVM a toutefois droit à un traitement de faveur.
OVM, tout comme VMware d’ailleurs, offre la possibilité de définir de l’affinité entre une machine virtuelle et un sous-ensemble de processeurs (cœurs en environnement multi-cœurs ou threads en environnement avec l’ hyperthreading activé) du serveur hôte.
Sous ces conditions, OVM est reconnu comme moyen de limiter le nombre de processeurs soumis à licence et relève donc, selon le jargon Oracle, du Hard Partitioning [3].
Mais attention, dès que vous activez cette option de configuration pour une machine virtuelle elle ne peut plus bénéficier des fonctions de mobilité d’un serveur à l’autre ou live migration [3]. L’intérêt en est donc limité.
La même fonctionnalité sous VMware n’est pas reconnue par Oracle et VMware relève donc toujours du Soft Partitioning.
On peut voir là l’origine d’une idée reçue dans la communauté Oracle, probablement entretenue par l’éditeur lui-même :

  •        VMware = Soft Partitioning mais OVM = Hard Partitioning.

Idée reçue mais idée fausse.

Les bonnes raisons

Existe-t-il de bonnes raisons de choisir OVM plutôt que VMware, toujours du point de vue budgétaire ?
J’en vois une, qui vaut surtout pour ceux qui n’ont pas encore fait le choix de VMware ou de tout autre produit commercial :

  • OVM lui-même n’est pas soumis à licence [4].

Seul le support est payant. Autre avantage indirect pour OVM : les applications Oracle sont certifiées sur OVM. En revanche les applications Oracle ne sont pas certifiées sur VMware [5].
Le support Oracle ne prend en compte que les problèmes existant sur le système d’exploitation hors environnement VMware. Si le problème est connu, le support Oracle fournira la solution au client. Si la solution ne fonctionne pas sous VMware ou si le problème n’est pas connu du support Oracle, il incombe au client d’apporter la preuve que la solution ne fonctionne pas ou que le problème se produit également hors environnement VMware.
Il faut donc disposer de serveur(s) dédié(s) à ce type de vérification.

Conclusion

  • Migration de vmware vers oracle

Si vous avez déjà fait le choix de VMware le coût des licences Oracle en environnement virtualisé ne justifie pas une migration vers OVM. En revanche, vous devez structurer vos fermes en gardant à l’esprit la problématique budgétaire. Pensez également à conserver un ou deux serveurs que vous utiliserez pour apporter la preuve que les bugs que vous pourriez rencontrer ne proviennent pas de la virtualisation.

  • Mise en concurrence OVM et VMware

Si vous n’avez pas encore fait un choix ou si vous êtes en cours de renégociation contractuelle vous devriez envisager de retenir OVM. Dans le cadre d’un choix initial, les principaux arguments en faveur d’OVM sont :

  • Son coût nul
  • La certification des applications Oracle et la politique de support induite

Idem dans le cadre d’une renégociation contractuelle. Mais dans ce dernier cas vous devez prendre en compte les coûts de migration vers OVM :

  • Migration des machines virtuelles
  • Formation des équipes d’exploitation

Concernant la politique de support et les coûts indirects y afférant, pondérez ces coûts par les coûts induits par la politique de support Oracle en vous basant sur :

  • L’historique des appels au support  Oracle
  • Le temps passé par vos équipes à démontrer que les problèmes ne relevaient pas de VMware.

Si vous retenez ou conservez VMware, pensez à structurer vos fermes en gardant à l’esprit la problématique budgétaire.

Références

[1]: http://www.oracle.com/us/corporate/pricing/partitioning-070609.pdf

[2]:  http://www.oracle.com/us/corporate/contracts/processor-core-factor-table-070634.pdf

[3]: http://www.oracle.com/technetwork/server-storage/vm/ovm-hardpart-168217.pdf

[4]: http://www.oracle.com/us/technologies/virtualization/ovm-3-1-whats-new-1634275.pdf

[5]: Note Metalink 266043.1

2 réflexions sur “Oracle VM ou Vmware ?”

  1. Ping : ORACLE ET MICROSOFT | EASYTEAM LE BLOG

  2. Jean-Philippe PINTE

    Je pense qu’on pourrait rajouter à l’article la partie « manageability » apportée par Enterprise Manager 12c.
    De plus dans le cas de la mise en place d’une solution IaaS à base de OVM, la partie Cloud (chargeback, etc) est gratuite.

Les commentaires sont fermés.