Oracle Enterprise Manager 12c … avec un C comme CLOUD

Le Cloud Computing est LE sujet à la mode depuis quelques années : entre votre espace de sauvegarde en ligne, les évolutions d’Apple avec iCloud, Amazon et ses solutions professionnelles qui vont se  propager dans leur offre grand public avec la nouvelle tablette, c’est un domaine qui a quitté l’IT pour rentrer dans les chaumières. Bientôt on en trouvera d’une manière ou d’une autre dans les paquets de corn flakes!
Deux grandes questions principales entourent cette nébuleuse de concepts : quels usages (c’est le point qui a évolué le plus visiblement), et quelle infrastructure ?
Et surtout … quand va-t-il enfin parler d’EM 12c ?

Oracle & le Cloud Computing

Oracle, a l’instar des autres acteurs du métiers, essaie d’apporter une batterie de réponses à la seconde question. Si vous nous suivez bien depuis deux ans, la direction prise par Oracle, est principalement centrée en termes de produits sur le cloud privé, c’est en tout cas là où leur proposition de valeur propose de la pertinence, avec les produits EXADATA, EXALOGIC, Oracle VM et Enterprise Manager. C’est là aussi, ou sur certains points le retard d’Oracle sur certains concurrents était réel.
Pourtant, la vision et la position d’Oracle autour du Cloud s’est clairement consolidée ces dernières années, et aujourd’hui le Oracle se positionne autour d’un management global des systèmes et applications qui va au delà du grid computing qui était la base de leur vision il y a quelques années.
Le Cloud pour Oracle, du point de vue de l’infrastructure, n’est plus privé, ni public, mais hybride, par définition l’abstraction des ressources mises à disposition pour les applications, doit pouvoir mixer des environnements PAAS, IAAS, SAAS, privés ou publics.
Cette année, et c’est l’objet de plusieurs annonces à OpenWorld, Oracle entend bien attaquer fortement ce marché, avec une proposition de valeur construite autour d’une gamme renouvelée de produits « orientés Cloud » :

  • Oracle VM 3.0 qui a été annoncé à la fin de l’été
  • Exadata, Exalogic, Sparc SuperCluster
  • et aujourd’hui : Oracle Enterprise Manager Cloud Control 12c

Total Cloud Control

Ne nous trompons pas sur l’importance du lancement de cette nouvelle version d’Enterprise Manager. Il s’agit en fait d’une réécriture majeure du produit, ce n’est plus du tout celui que nous le connaissions depuis de nombreuses années. Selon Oracle, c’est un vaste projet lancé il y a plus de 3 ans, et il suffit de jeter un œil à l’IHM pour s’en rendre compte : tout est radicalement différent.
L’interface a été totalement refaite et suit maintenant davantage la ligne des autres produits récents d’Oracle, on décèle une familiarité évidente avec OBI, Fusion Apps, … mais ce n’est bien entendu pas le point qui va nous intéresser le plus (même si l’interface de la 11g était largement dépassée). En effet, le passage de G comme Grid à C comme Cloud s’accompagne d’une évolution conceptuelle importante du produit.
L’offre EM12c est très vaste et couvre aujourd’hui un spectre bien plus large que Grid Control 11g, je vais essayer de vous lister les éléments structurants, sans avoir la prétention d’être exhaustif, je n’ai que quelques trous dans le planning dense d’Openworld pour rédiger l’article après tout !

Cloud lifecycle management

Avec EM 12c, Oracle nous apporte une capacité à définir, assembler, tester, déployer, superviser, gérer,  optimiser, monétiser  … des applications composites sur une infrastructure elle aussi composite, le tout depuis un point unique. Relisez bien la liste, c’est magique non ?
Et pour compléter la vision « Cloud », ces mécanismes ont pour cibles la gestion d’infrastructures en mode IAAS, PAAS, DBAAS, ou une vision centrée sur l’applicatif donc orientée SAAS. Tout cela sur une même infrastructure Cloud.

Concrètement, c’est une nouvelle démarche de gestion que permet l’outil :

  • un gestionnaire de cloud créé et package dans l’outil les services qu’il va proposer, qu’il s’agisse de machines virtuelles, de bases de données, de serveurs middleware, ou d’applications métier incluant toutes les couches sous-jacentes. Il définit l’architecture logique du cloud pour permettre ensuite le provisioning par ses « clients » (qu’il s’agisse de cloud public ou privé), en mode self-service. Il crée des zones dans le cloud qui lui permettront de contrôler et isoler les machines et applications.
  • le packaging des applications est réalisé avec un outil d’assemblage qui permet de construire une plate-forme applicative « type » en reliant des briques gérées dans une bibliothèque centralisée, avec une vision graphique et gérée dans EM12c, les packages sont ensuite mis à disposition des clients.
  • l’administrateur self-service a la capacité de définir des rôles, quotas, limites en s’appuyant sur les zones pour que les clients aient ensuite à leur disposition les ressources à  la demande, il peut définir des règles de monétisation, qu’il s’agisse de refacturation interne ou de véritable commercialisation d’applications en mode cloud.

Administration et exploitation

Vision applicative

EM 12c intègre bien entendu, en plus de cette vision haut niveau, tous les outils nécessaires pour administrer le cloud au quotidien, qu’il s’agisse du matériel, des OS, des bases de données, serveurs d’application, avec là encore la capacité de gérer de façon consolidée un ensemble de ressources qui constituent un ensemble.
Si votre application de RH utilise 1à modules applicatifs qui tournent sur un serveur d’application avec 5 instances, un SSO, une base sur 3 nœuds, le tout sur des VM Linux pour l’application et Solaris pour la base, il est possible de traiter cet ensemble comme une entité unique et cohérente, et par « drill down » de naviguer dans les composants. En descendant jusqu’au matériel quand l’application est lancée sur une zone de votre cloud.
L’ajout des « cibles » pour une machine composite comme EXADATA dans EM12c ne nécessite pas d’ajouter une à une chaque composant logiciel et matériel (vous allez me dire : ouf !), tout peut être géré en un bloc.

Architecture modulaire

Les modules d’administration sont par ailleurs conçus autour d’un mécanisme de plug-ins, pour permettre l’extension des capacités d’EM12c par Oracle ou des tiers, et donc l’ajout de nouveaux types de matériels ou logiciels. Sorti de la boite, EM12c est équipé pour la majorité des produits Oracle, y compris un management évolué et graphique de la gamme EXA(DATA|LOGIC|LYTICS|WHATEVER), et Oracle propose / proposera des modules externes pour les produits non Oracle (l’idée est bien entendu de ne pas limiter l’utilisation d’EM 12c aux produits Oracle).

Découverte automatique

EM12c dispose également de sondes de découverte automatique, qui permettent d’ajouter des éléments nouveaux rapidement et facilement au Cloud, il va scanner le réseau sous contrôle de l’administrateur et détecter les ressources.

Consolidation

Un module d’EM12c permet également de gérer des scénarios de consolidation de machines (y compris des fonctions P2V / P2P intégrées), de bases et de serveurs d’applications.

Automatic Service Request

Cette fonctionnalité déjà existante est intégrée et améliorée, pour la résumer en quelques mots, un exemple simple : si un disque tombe en panne dans une baie, vous pouvez recevoir le disque de remplacement par la poste sans même avoir jeté un œil au monitoring, car l’alerte est automatiquement remontée jusqu’au support Oracle, et si votre contrat de support inclut ce genre d’action, c’est géré automatiquement.

Gestion de configuration, patch

EM 12c réalise également un suivi des configurations, niveaux de patchs, jusqu’à la topologie avec un suivi des changements en temps réel. Le patching peut être automatisé pour permettre des « rolling upgrades » sur les produits qui le supportent.

Gestion des ressources

Cloud oblige également, EM12c inclut une gestion de l’utilisation des ressources, qui ne se limite bien évidemment pas à assigner des cores, mémoire, disque pour les VM. EM 12c apporte une gestion plus globale au niveau de l’application et ses composants, et à la fois une gestion très fine à l’intérieur des composants à l’image de la base, par l’intégration d’ADDM et autres technologies relatives aux produits managés.
Cette gestion des ressources permet de définir des politiques d’allocation dynamique de puissance de calcul, de mémoire, d’IO, … aux applications.
Gestion du matériel
Ops Center fait bien entendu partie d’Enterprise Manager 12c, et permet la gestion du matériel, l’intégration a l’air d’être parfaitement réalisée sur les démos que nous avons vues.

Tester et mesurer

EM12c, en terme de supervision, met l’accent sur le « Business Transaction Management ». J’imagine qu’ils ont intégré des produits existants à cet effet comme Application Testing Suite (ATS) pour apporter cette fonctionnalité. 3 axes de suivi de la performance sont offerts :

  • axe utilisateur
  • axe transaction
  • axe service / application

Monétiser

EM12c  propose également, Cloud oblige, des capacités de mesure d’usage et refacturation évoluées. Elles reposent sur une mesure fine de la consommation de ressources par les constituants de chaque application, ce qui autorise la définition de modèles de pricing diversifiés (couts fixes, couts par configuration, couts à l’usage) avec des métriques combinées.

Ces informations peuvent être directement visualisées, ou rendues au travers de rapports produits par EM12c (tous formats de documents : word, excel, ppt, pdf …) ou poussées par Oracle Bi Publisher, et même pour des besoins plus évolués, envoyées à Oracle Billing !

Conclusion

Je n’ai évidemment pas couvert la totalité du produit, il suffit de regarder les fiches produits Oracle pour se rendre compte que cela ne tiendrait pas sur un article de blog !
Depuis la définition, la gestion couplée de toutes les couches, jusque la refacturation, EM12c semble donc enfin apporter une réponse à la hauteur des enjeux du Cloud … et surtout à la hauteur de la concurrence. Oracle devient enfin un véritable leader dans l’administration du Cloud !
La force d’EM 12c face aux autres solutions de Cloud Management, sera certainement sa capacité à aller bien au delà de la gestion matériel / VM qui est généralement réalisée (parfois de façon très sophistiquée, il faut le dire) par les concurrents.
Toute l’info à la source : http://www.oracle.com/technetwork/oem/grid-control/overview/index.html

4 réflexions sur “Oracle Enterprise Manager 12c … avec un C comme CLOUD”

  1. Ping : EM12c la VF à Oracle Colombes | EASYTEAM

  2. Ping : EM12c la VF à Oracle Colombes « EASYTEAM LE BLOG

  3. C’est certain, ce n’est pas une application iphone, mais bon quand on voit le produit, pas étonnant qu’il faille une config correcte !

  4. En tout cas penser à une machine bien dimensionnée pour gérer le référentiel: l’installeur EM12c réclame au minimum:
    pga_aggregate_target = 1Gb
    sga_target =2Gb, le double de la pga (en 11gr2, bizarre..)
    shared_pool_size=600Mb ou 1/3 de la sga
    redo logs de 300Mb
    Le tablespace EM doit avoir au moins un fichier en auto-extend
    Si en plus on veut installer le serveur weblo sur la même machine, on évitera la VM sur le portable pour tester

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