On-Prem vs Cloud public : que dit Dame Nature ?

Face à l’urgence (de plus en plus grande) de la situation concernant l’évolution climatique de notre planète, il est important de faire une petite analyse sur ce qui aujourd’hui représente pas loin de 10% de la consommation énergétique mondiale : les datacenters.

Mais nous n’allons pas étudier l’impact environnemental intrinsèque d’un datacenter du Cloud public, mais plutôt comparer l’impact environnemental entre le choix d’une solution « On-Premise » (c’est-à-dire conserver ses propres serveurs / gérer son propre datacenter) et le choix d’une solution dans le Cloud public, et ainsi mettre en avant le rapport impact environnemental / utilité.

Nous n’allons pas non plus comparer les fournisseurs de Cloud public sur la nature de leurs ressources énergétiques, ceci est un autre débat, et pourrait faire l’objet d’un autre article.

Les facteurs disruptifs

Il y a beaucoup de facteurs disruptifs, mais nous allons en évoquer deux en particulier.

Facteur majeur : le principe du « Pay As You Go »

Le principe du « Pay As You Go » est le plus important facteur de changement (idéologique en premier lieu) apporté par le Cloud public.
En résumé : vous ne payez que ce que vous consommez.

Les serveurs, les câbles réseaux, les disques durs, les cartes mères, les routeurs, l’alimentation, les ventilateurs, etc. sont devenus purement et simplement jetables (aux yeux du consommateur je précise).
On utilise ces ressources matérielles le temps nécessaire, puis on les décommissionne instantanément dès lors que l’on n’en a plus besoin.

C’est une révolution.

Ainsi, dans le Cloud, on ne laisse pas des services Iaas/PaaS/SaaS/FaaS « tourner dans le vide » (« idle« ).
Car oui, personne ne veut payer pour quelque chose qui ne sert à rien, même pour un temps donné.

Cette nouvelle approche qu’apporte le Cloud est généralement bien apprivoisée par les entreprises.
Il faut dire que dès lors que l’impact est fort au niveau du portefeuille, le message passe toujours mieux.

La responsabilité

Une citation italienne de 1872 dit : « Il faut laisser faire le métier à qui le sait ».

Il faut considérer le Cloud public comme une mise en pratique de cette citation.
Arrêtons de vouloir faire soi-même les branchements de câbles, l’alignement des machines dans son propre datacenter, réfléchir à l’acquisition des meilleurs disques durs offrant les meilleurs rendements en étudiant tous les modèles du marché, maintenir à jour l’OS des serveurs, etc.

Le Cloud public est un nid à experts dans ce domaine.
Inutile de vouloir faire mieux, déléguons-leur ces tâches.

Chez les plus gros fournisseurs de Cloud, les ingénieurs conçoivent des mécanismes qui opèrent à une si grande échelle depuis des années qu’ils ont pu atteindre un niveau d’optimisation, d’anticipation des pannes, d’automatisation etc. que mieux vaut capitaliser sur ce savoir-faire plutôt que réinventer la roue (surtout si c’est pour qu’elle finisse par mal tourner…).

Il est préférable que chaque entreprise concentre son énergie pour faire évoluer son business, et non perdre du temps et de l’argent sur des problématiques purement techniques sans intérêt pour elle.

La question de la responsabilité est, avec le principe du « Pay As You Go », un facteur important dans le choix d’une transition numérique qui tendrait à se tourner vers le Cloud public.

Comparaison

Les différences sont multiples et leurs conséquences sont non négligeables :

 

Point de différence On-Prem Cloud Conséquences
La chasse à l’inutile (approche FinOps) Les serveurs qui ne sont plus utilisés sont parfois laissés allumés pendant des semaines avant d’être réutilisés ou décommissionnés. Traque permanente des serveurs inutilisés.

Chaque coût doit être justifié.

Un serveur démarré est un serveur utile.

Naturellement, seuls les serveurs utiles au fonctionnement de l’entreprise sont démarrés.

Par conséquent, chaque entreprise utilise à chaque instant une quantité de serveurs moindre par rapport à une activité semblable en « On-Prem ».

Mise sous tension On laisse les serveurs allumés en permanence, même hors-prod. On peut les allumer par exemple uniquement de 8h à 19h 5j/7, soit seulement 30% du temps. Période de mise sous tension réduite de 50% à 70% dans le Cloud.
Obsolescence On garde le même matériel pendant des années. A chaque instanciation d’un nouveau serveur, le matériel est de dernière génération (toujours à la pointe de l’évolution des fabricants). Le Cloud permet de convertir assez rapidement (fort taux d’adoption) son parc de composants avec des composants de dernière génération dont les performances énergétiques sont généralement meilleures que les générations précédentes.

A l’échelle mondiale, le matériel est vite renouvelé.

Innovation énergétique Les systèmes d’alimentation (nature de la consommation énergétique) et de refroidissement évoluent peu, et s’ils évoluent, c’est à l’échelle de l’entreprise uniquement. Chaque innovation dans ce domaine est potentiellement applicable à l’échelle mondiale. Un rapidité d’application des innovations énergétiques à l’échelle mondiale.
Rationalisation Pas de rationalisation, les serveurs sont utilisés uniquement par l’entreprise, et parfois inutilisés ou sous-utilisés. Chaque serveur décommissioné par un client AWS est aussitôt « revendu » à un autre client AWS (jamais « idle »).

Certaines études ont montré que cette rationalisation permettait de diminuer de 20% à 40% le nombre de machines nécessaires.

Moins de composants électroniques fabriqués, donc moins de pollution pour les acheminer des pays asiatiques vers le reste du monde.
Industrie électronique Toujours plus de production de composants électroniques nécessitant d’exploiter massivement les ressources terrestres en matières premières souvent rares. Production moindre. Le Cloud permet une exploitation des ressources terrestres à moindre échelle.
Occupation de l’espace Les serveurs occupent une place importante en rapport avec leur utilité. Le ratio utilité des serveurs/m² occupés est optimisé au maximum. L’emprunte au sol du Cloud public par rapport à son utilité est nettement inférieure.

En d’autres termes, le nombre de m² nécessaires à traiter des données numériques et largement amoindri.

On pourrait remplacer les salles serveurs / bâtiments par des espaces détente, ou planter des arbres à la place, des panneaux solaires, éoliennes, faire de l’agriculture, etc…

Conclusion

Au vu de ces observations, Dame Nature attribue une victoire par KO du Cloud public sur le « On-Premise ».
Son rapport impact environnemental / utilité est extrêmement bon.

Bien entendu, il vaut néanmoins mieux une installation « On-Premise » utilisant des énergies renouvelables qu’utiliser un Cloud public fonctionnant avec une centrale à charbon.

Mais la plupart des grands fournisseurs de Cloud public font tout pour tendre vers une consommation d’énergies 100% renouvelables.

Alors à moins d’être climato-sceptique, on va finir par être convaincus que les solutions « On-Premise » n’auront bientôt plus leur place sur terre.

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1 réflexion sur “On-Prem vs Cloud public : que dit Dame Nature ?”

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