L’agilité est depuis quelques années un « mainstream » de la gestion de projet, surtout dans notre domaine d’activité.
Les entreprises inscrivent de plus en plus ces méthodes et usages dans leur quotidien.
Cette adoption a été rapide et les entreprises qui ont sauté le pas reviennent rarement à une organisation classique.
- Car oui, dès la première ligne, nous évoquons un projet et dès la deuxième on amorce le sujet de l’organisation d’entreprise.
- Car oui, la révolution de l’agilité c’est de changer les organisations et donc l’entreprise.
L’agilité met au centre de l’organisation les équipes coopérantes.
La révolution de l’agilité est d’impliquer chaque acteur de façon responsable et autonome.
C’est une lame de fond.
Dans ce cas, quelle est la place du manager de projet ?
Ce qu’on nommait dans « l’ancien temps » chef de projet, quel est son nom aujourd’hui ? Est-ce que « manager de projet » convient ?
Oubliez le titre et privilégiez le rôle et plus encore l’apport.
Cet article s’adresse donc au chef de projet qui souhaite aborder son nouveau rôle dans l’agilité.
Nous vous proposons une approche en trois étapes.
Introduction
Tout d’abord, définissons de façon concise l’agilité.
Qu’est-ce l’agilité ?
C’est répondre à un objectif dans un environnement changeant.
Quelles sont ses caractéristiques ?
Les méthodes agiles ont pour dénominateur commun d’être centrées sur le besoin client.
L’agilité est particulièrement adaptée à l’ingénierie logicielle : problème complexe, solution inconnue, apprentissage en cours de projet, exigences et contraintes changeantes sur le cycle de vie de projet.
Première étape – les règles
Tout d’abord, nous vous proposons de vous imprégner des douze règles du manifeste agile.
- Priorisez la satisfaction client.
- Accueillez le changement.
- Fournissez un livrable régulier.
- Travaillez ensemble : gestionnaires et développeurs.
- Motivez les troupes !
- Préférez le face à face.
- Évaluez la progression au livrable.
- Assurez le rythme.
- Portez l’attention à l’excellence.
- Simplifiez.
- Laissez les équipes s’auto-organiser.
- Réfléchissez à l’efficacité et adaptez en conséquence.
Ces douze règles sont ici volontairement présentées de façon concise. A vous d’approfondir ces notions pour bien les intégrer.
Seconde étape – les bonnes pratiques
Ensuite, construisons un petit guide de survie pour éviter quelques écueils et les bonnes pratiques élémentaires à appliquer dès le premier jour :
- Les cycles sont courts : Abandonnez dès aujourd’hui les cycles en ‘V’ ou cascade !
- Le changement est constant : Plus d’alerte rouge dès que votre client vous demande un « avenant » ou que vous faites face à une contrainte technique mais au contraire notez que votre projet est en vie : il bouge !
- Le feedback est permanent : Fini les réunions interminables… L’équipe agile constamment à l’écoute de feedback : donnez et recevez celui-ci régulièrement.
- La visibilité est continue : Terminé les escalades de comités en comités. Partagez entre collaborateurs mais aussi avec le client.
- La coopération est le quotidien : Chacun sa spécialité mais fini les sommités, experts de domaines dont la parole fait autorité ou au minimum référence. Construisez l’édifice ensemble : chacun apporte sa pierre. Bien entendu, si la parole est libérée et l’écoute constante, l’informaticien reste un expert ou passionné et a toujours son domaine de prédilection qu’il convient de respecter.
- Et bien plus encore…
On le comprend, un des fondements de l’agilité est le partage : des objectifs, des contraintes, des réalisations, des difficultés… et des réussites !
Cette liste est loin d’être exhaustive mais devrait éviter les mauvais comportements de chefs de projet non instruits aux méthodes agiles. Les décalages seraient rédhibitoire… à vous d’approfondir ce sujet.
Troisième étape – l’action
Enfin, c’est le plus important : développez vos talents dans l’agilité : vous avez la pratique du terrain, l’expérience, le recul nécessaire… A vous d’aborder ce nouveau paradigme posément et d’y développer vos forces.
- Humilité : Faîtes confiance aux experts. Vous n’avez pas constitué votre équipe pour lui donner des instructions mais pour qu’elle résolve des problèmes.
- Irréprochable : A aucun moment, il ne faut tricher avec vos collaborateurs. Vos défiances seront instantanément visibles. Authenticité et exemplarité sont les fondamentaux !
- Bienveillance : L’erreur est permise car elle est source de progression.
- Recevoir : Inspirez-vous des talents de votre coéquipiers. Votre équipe est forte : elle a surmonté bien des obstacles alors accordez-lui votre confiance par défaut.
- Donner : A votre tour : Inspirez votre équipe. A vous de chercher les pistes. Faites l’exercice !
- Communiquer : Communication, anticipation, autant d’apports que vous devez à chacun de vos collaborateurs. Par constitution, le projet est mouvant. Il est donc impératif de savoir communiquer ces changements. Comment allez-vous partager les informations ? Assurer sa fluidité ?
- Ecouter : C’est l’intention qui s’impose au manager.
- Optimisme : Plus vous serez dans l’agilité, plus vous surmonterez les difficultés et saurez les transformer en opportunités.
- Motiver : Veillez à toujours promouvoir l’esprit d’équipe : c’est impératif et ce serait une erreur fondamentale dans votre rôle : Together Everyone Achieves More!
- Action : La première règle d’une équipe agile est l’action. Donc, placez-la au cœur de votre démarche. Remettez en cause vos propres décisions. Adaptez-vous. Bougez les lignes. Les changements sont bienvenus. Agissez avec célérité et réflexion : votre expérience parle !
Conclusion
Nous avons voulu adresser ce message au manager de projet qui prendra place prochainement au sein d’une équipe agile.
Bien entendu, cet article est insuffisant par définition et ne prétend pas donner de règle et encore moins de leçon.
Mais le souhait est d’éviter les écueils et d’inviter le futur manager à trouver sa place dans l’agilité.
L’exercice reste bien entendu à faire.
En un seul mot : action… et de chef devenez Leader !