La fin d’OVM – L’essor d’OLVM

La virtualisation des infrastructures Oracle permet une mutualisation des ressources tout en garantissant une meilleure isolation des environnements ou des applications.

Cependant, les règles de licencing d’Oracle ne permettent souvent pas l’utilisation d’hyperviseurs tel que VMware ou Hyper-V de manière sereine (car elles ne sont globalement pas reconnues par Oracle comme des solutions de Hard Partitioning).

Pour cette raison, un certain nombre de sociétés ont fait le choix d’utiliser la virtualisation proposée par Oracle (OVM) qui permet notamment de n’utiliser qu’une partie des sockets ou des cœurs disponibles d’une machine physique tout en répondant aux règles de compliance.
Cela permet par ailleurs de réattribuer les autres cœurs ou sockets à des VMs non-Oracle (VM applicatives par exemple) afin d’exploiter pleinement le matériel disponible.

Pour rappel, OVM s’appuie sur l’hyperviseur libre Xen. Son utilisation ne nécessite pas de licence bien qu’Oracle propose un support basé sur le nombre de serveurs physiques exécutant OVM.
Par ailleurs, OVM était proposé sur les Appliances Oracle (ODA, Exadata) si l’on ne souhaitait pas les installer en Bare Metal.

Oracle a annoncé la fin du support d’OVM à compter de fin mars 2021

Quid des infrastructures existantes ?

La fin du support « classique » suppose donc que le produit ne subira plus d’évolution. Cependant, le support étendu continuera jusqu’en mars 2024. Cette marge « raisonnable » permet d’envisager plus sereinement la transformation de votre SI Oracle.

L’essor d’OLVM

Bien sûr, Oracle n’abandonne pas OVM sans proposer d’alternative. Depuis le milieu de l’année 2019, Oracle a introduit OLVM (Oracle Linux Virtualization Manager). C’est d’ailleurs depuis le système de virtualisation proposé sur les Appliances Oracle.

Contrairement à OVM qui s’appuyait sur Xen, OLVM utilise les fonctions plus natives de Linux (KVM).
C’est globalement une bonne nouvelle car cela permet d’envisager une infrastructure moins spécifique et donc plus compatible.

On peut aussi supposer qu’OLVM suivra les évolutions d’OEL (Oracle Entreprise Linux) et de ce fait sera maintenu de manière pérenne.

Migrer d’OVM vers OLVM

En toute logique, les deux technologies ne s’inscrivant pas dans une continuité, il n’existe donc pas de procédure pour migrer « In-place » d’OVM vers OLVM.

Le passage d’OVM à OLVM s’inscrit donc plus naturellement dans un cycle de renouvellement de matériel.

S’il est possible de « convertir » une VM OVM vers une VM OLVM (soit en exportant les VMs depuis OVM et en les important vers OLVM, soit en l’automatisant avec l’utilitaire virt-v2v), ces méthodes ne sont pas forcément à valoriser mais cela permet néanmoins de limiter les efforts de redéploiement pour des VMs liées à des applications en fin de vie et dont l’effort de reconstruction ne se justifie pas, ou pour les VMs dont la reconstruction semble difficile (perte de connaissance du contexte par exemple).

Il reste à mon sens préférable de considérer ce changement d’infrastructure comme une opportunité de reconstruire et réorganiser votre SI Oracle de manière plus rationnelle et plus optimisée.