A force d’entendre parler de « mini-exadata« , beaucoup s’attendaient à voir apparaître… un mini-exadata ? Oracle Database Appliance (ODA) est une appliance d’une toute autre nature. Pas sur que tout le monde l’ai bien compris. Cet article revient sur l’annonce et ce qui pourrait changer.
Une configuration sympa, mais…
72,6 kgs, un interconnect interne, 2 serveurs, 4 processeurs 6-core X5675, plétores de liens réseaux, 192 Go de RAM, 4 TB de stockage disque utiles, 4 disques SSD de 73 Go ; les caractéristiques techniques de cette appliance sont plutôt sympa. Elles ont largement leur place dans les datacenters des grandes organisations. Pour les découvrir, Oracle fournit un explorateur 3D de la configuration sur son site web.
Et pour ceux qui veulent les détails précis, le datasheet associé donne toutes les caractéristiques techniques.
Evidemment, c’est de la high-tech pour le datacenter : consommation optimisée, cartes ILOM dernier cri, 2x, 3x et même 4x redondant pour 50k USD, blah, blah, blah.
Alors si de loin, on se dit que ca ressemble à des serveurs Exadata, de près, rien à voir :
- Pas d’infiniband
- 292GB de disques SSD contre plusieurs To de mémoire flash
- Rien qui ressemble – même de loin – à du stockage intelligent, ce qui n’aurait d’ailleurs pas de sens puisque les disques sont en attachement direct
- Pas de capacité de monter en charge sur 3 serveurs ou sur plus de stockage; enfin on peut sans doute faire du NFS ou du iSCSI mais ça dénature probablement l’idée.
Vous apprécierez sans doute cette comparaison un peu plus détaillée. En fait, je connais quelques « gamers » qui ont plus de puissance dans leur salle à manger
Alors, qu’est-ce qui change ?
Comme souvent avec Oracle, pour trouver ce qui change, il faut regarder côté software et là, l’initiative est à l’opposé d’Exadata. Enfin, on imagine qu’Exadata en bénéficiera un jour. Regardez :
- Des installations et des upgrades automatiques
- C’est le serveur qui passe les appels au support
Si Oracle Appliance Manager fonctionne « as advertised », ça risque de changer pas mal de choses. Fini les DBAs qui passent leur temps à créer des bases de données ou à appliquer des patchs, on va pouvoir se concentrer sur les applications, ce qui, au fond, est tout ce qui compte.
Je ne peux pas m’empêcher…
😉 Si Oracle a réussi à intégrer une fonction pour faire avancer les tickets support dans Oracle Appliance Manager, c’est surement un super morceau de logiciel.
Pay as you grow
L’autre idée un peu décallée de Oracle Database Appliance est qu’on peut faire évoluer la puissance utilisée et les licences associées en fonction de ses besoins. Vous pouvez ainsi activer 2, 4, 6, 8, 10 ou 12 cores par serveurs, avec la seule contrainte que le nombre de cores activés soit identique sur les 2 serveurs.
D’accord, on est encore loin du modèle « pay per use d’Amazon ». D’accord, certains modèles de virtualisation comme Oracle VM ou IBM PowerVM le permettent. Il n’empêche, c’est la première fois qu’on peut le faire sur une machine physique x86.
Note
J’en entends déjà qui vont me dire que vous pouvez désactiver des cores à partir du logiciel de management de votre matériel x86. Seulement voilà, Oracle ne reconnait pas cette méthode comme du hard partitioning même si pour réactiver il faut rebooter la machine ! La seule méthode reconnue consistait jusqu’à présent à enlever physiquement le processeur de la carte. Flexible ?
Faut-il y croire ?
Comme on peut le voir sur le graphe d’hier, les marchés n’y ont pas cru. En fait, ils ont bien compris que ça n’était pas un mini-Exadata et, ils ont décider le laisser filer dans le meilleur des cas, flipper dans le pire. Mais à la fin de la journée, l’action restait positive grace aux résultats de Q1 annoncés la veille sans doute.
A moins que, autre hypothèse possible, Mark Hurd simule beaucoup moins bien l’enthousiasme que Larry.
Bref, faut-il y croire ? Vous ne serez tellement pas surpris si je pense que c’est effectivement le sens de l’histoire. Ce n’est pas normal que migrer des bases de données d’une version à l’autre, d’un serveur à un autre, coûte aussi cher, nécessite des week-ends d’indisponibilité et conduise aussi souvent à des galères sans nom. C’est évident que ça va changer ! C’est évident que si c’est votre boulot, il va falloir en changer ! C’est évident que ça n’est pas « worth the money ».
Est-ce que l’Appliance Manager est la solution ? Je n’en sais rien mais si ça pouvait l’être, ça arrangerait beaucoup de monde. Reste que à trop vouloir favoriser son matériel, Oracle prend un risque que, j’imagine, il mesure bien…
Et après ?
L’avenir nous dira si « Oracle Database Appliance » est une idée de génie ou si elle aura du succès. Ce qui est sur, c’est que l’idée est censée dans ce contexte où, tout le monde cherche à fiabiliser et réduire les coûts de « run » des infrastructures. Alors si vous cherchez une idée de génie, la voilà : avoir enlevé le « Unbreakable » du nom du produit comme ça apparaît encore ici ou là.
Maintenant, ce n’est pas la seule idée ni d’ailleurs celle qui impressionne le plus. J’aime encore plus l’idée de pouvoir migrer une base de 10TB de 9i à Exadata en fixed price, avec engagement et pour moins 15k€. C’était aussi hier et c’est l’idée de Pythian…
Et je n’abandonne pas non plus l’idée que, dans les quelques jours à venir, on verra arriver quelques trucs qui reprennent des technologies Exadata. Mais, la messe semble dite, pas de mini-exadata à l’horizon 2011.
3 réflexions sur “Pourquoi Oracle Database Appliance n'a rien à voir avec Exadata ?”
Une idée ancienne d’Oracle et Sun (1998 — Oracle 8i Appliance a.k.a. « Raw Iron ») qui est remise au gout du jour
http://business.highbeam.com/5338/article-1G1-53441917/sun-oracle-team-pump-raw-iron
🙂
un peu déçu par cette annonce à part le prix et la simplicité de configuration je ne vois pas ou le hardware+software engineered together apporte de réelle valeur.
sinon le
😉 Si Oracle a réussi à intégrer une fonction pour faire avancer les tickets support dans Oracle Appliance Manager, c’est surement un super morceau de logiciel.
m’a bien fait rire:)
En même temps, si vous cherchez un mini-exadata, regardez peut-être pour un « Exadata quarter-rack » 😉
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