Aujourd’hui, je vais vous raconter une mésaventure survenue à un de nos clients, peut être se reconnaîtra-t-il, mais je resterais discret, en tout cas cela peut arriver à tous un jour ou l’autre et comme pour les contrats d’assurance c’est le petit détail auquel on a pas fait attention qui fait toute la différence ;  intérêt supplémentaire cela donne l’occasion de parcourir le chemin qui serpente autour de toutes les informations sur le support des versions des produits Oracle, et particulièrement de la base de données. Voici les faits : Site critique en production sur un serveur linux 64bits, base de données en version 10.2.0.1 du noyau Oracle Enterprise Edition avec le patchset 10.2.0.4,  notre client, dans l’attente d’une évolution vers la version  11G, au mois de novembre dernier (novembre 2011, la date à son importance), souhaitait mettre à jour sa distribution Oracle avec les tout derniers correctifs disponibles pour sa plateforme. Ses  différentes lectures,  les conseils donnés par nos propre consultant,  et surtout le contenu de la note  316901.1 « ALERT: Oracle 10g Release 2 (10.2) Support Status and Alerts »,  lui indique que la dernière version disponible est la 10.2.0.5,  dont la date de sortie est le 29 avril 2010,  référence patch 8202632.
Il se rend donc avec son navigateur sur le site « MOS »  (My Oracle Support) , va dans la section « patches & updates » , entre le numéro de patch dans le champ, son type de  plateforme, lance la recherche, trouve la page et le lien pour le télécharger et enregistre le fichier sur son serveur ; jusque là tout se déroule donc logiquement et correctement.
Fort de son expérience et fidèle à ses habitudes, notre client souhaite ajouter par dessus ce patchset les derniers correctifs connus et recherche donc le dernier PSU (Patch Set Update, édité tous les trimestres et comprenant un cumulatif de tous les correctifs, sécurité ou fonctionnel, sortis). Pour cela toujours grâce à la note précédente,  il suit le lien associé au commentaire « Known issues and alerts affecting 10.2.0.5 » vers  le document 1087991.1 « 10.2.0.5 Patch Set – Availability and Known Issues« . Dans la section « Current Recommended Patches » de celui-ci, on trouve dans le tableau « Patch Set Updates »  , dans la colonne « Patch Download » le lien vers le  patch PSU 12827745 d’octobre 2011.
Ouf ! nous y voilà presque, à un clic d’avoir récupéré tous les éléments pour être au dernier niveau de sécurité et de correction pour notre base de données en version 10.2.
Et bien non, surprise ! La page d’information sur le patch PSU pour son OS est bien là,  il est visible, on peut lire sa taille (10,2 Mo) , sa date de sortie, le 18 octobre 2011, mais aucun lien qui permette le téléchargement. A la place,  un superbe message d’avertissement dans un cadre rouge: « You do not have privileges to download Extended Support patches. See How Patches and Updates Entitlements Works for more information. »
Que se passe-t-il ?
L’explication est maintenant fournie dans la page par Oracle en tant que commentaire, la voici de manière résumée :
Tout provient de la politique du support des produits (dont vous pouvez retrouvez le détail ici)

• La version 10.2  est arrivé en fin de support (« Premium support » 5 ans après la date de sortie de la version ) le 31 juillet 2010. Ce qui donne le patchset 10.2.0.5 comme dernier disponible.
• Oracle à exceptionnellement prolongé cette période d’une année, jusqu’au 31 juillet 2011, permettant ainsi à ses clients d’obtenir les correctifs édités jusqu’à cette période (PSU de juillet par exemple).
• Depuis le 31 juillet 2011, la version 10.2 est dans sa phase support étendu (« Extended Support »), pour obtenir les correctifs (qu’ils soient de sécurité ou relatifs à des dysfonctionnement) parus après cette date, il faut donc souscrire spécifiquement à ce support étendu et payer un surcoût , dans  le cas contraire impossible de les obtenir, ce qui est arrivé à notre client.

Quelles sont alors les solutions ?
il n’y en a que deux :

• Souscrire au support étendu (attention sa durée est elle aussi limitée dans le temps)
• Passer à la version suivante du produit, version 11.2 , ce que souhaite ardemment l’éditeur !

Attention donc, vous qui n’avez pas encore fait le pas de la migration (ce qui se comprend car les impacts ne sont pas insignifiants, voir les articles dans ce blog sur le sujet), en cas de dysfonctionnement impliquant un correctif ultérieur à la date du 31 juillet 2011, vous risquez de vous retrouver gêné et d’être forcé à réaliser une opération non prévue. Ce détail peut se révéler au final très agaçant,  d’où ce petit article pour vous le rappeler et vous permettre d’y réfléchir un peu en avance.