Dernière mise à jour le 01/12/2020
Après le coup relativement dur porté par la SE2 sur les configurations clusters, la 19c vient mettre le coup de grâce. Si vous avez chez vous un RAC en édition standard, je vous recommande fortement la lecture de cet article !
Le premier coup de semonce de la SE2/12cR2
En effet, passer en SE2 n’autorisait plus que des clusters à 2 sockets physiques, cad 1 socket par serveur.
L’argument avancé dans la note de référence de la SE2 est l’évolution incroyable du nombre de cœurs par processeurs. Oracle explique qu’à la naissance du clusterware, on trouvait 2 voire 4 cœurs par CPU. Etant donné que des 18 cœurs hyperthreadés sont maintenant disponibles dans des ODA X7-2M par exemple, on pouvait entendre que l’éditeur reprenne les choses en main.
L’assassinat discret de la solution
Cette fois-ci en revanche, il n’est plus question de « correction » mais de « suppression ».
La documentation officielle de la database 19c fait discrètement passer un « Y » en « N » pour la SE2.
Le support, pour sa part, est plus direct et assume le « desupport » dans la note 2504078.1.
Alors oui, vous avez bien compris. En montant de version, vous aviez abandonné des processeurs et si vous continuez, vous allez tout bonnement perdre des fonctionnalités de haute-disponibilité.
Quelle est la solution préconisée par l’éditeur ?
En 12.2 ou 18c, vous pouvez monter un RAC « SE2 » en 12cR2 ou 18 sur deux serveurs mono-processeurs avec 18 cœurs chacun. Chaque instance sera limitée à 16 Threads simultanés mais vous resterez plus performant qu’un RAC « SE » avec des serveurs bi-processeurs avec 4 ou 8 cœurs chacun. Le point négatif est que vous investissez dans une infra qui ne pourra pas monter en 19, mais les serveurs pourraient être réutilisés, en « SE2 » standalone par exemple.
En version 19c (19.7+), vous avez maintenant accès à une nouvelle fonctionnalité : Standard Edition High Availability . Il s’agit en fait de ce que nous appelions « le RAC du pauvre » jusque là.
Vous savez peut être que le grid infrastructure est gratuit. C’est en fait l’option RAC ou RAC-onenode est payante. On peut par exemple utiliser gratuitement le clusterware Oracle pour créer une haute disponibilité d’un Apache. Ainsi, on installant une base active sur un seul nœud à la fois avec un système de bascule par arrêt/relance, vous ne payez que la licence Database (SE2 ici). Oracle a simplement automatisé ce que nous faisions à la main auparavant avec feu la petite édition « SEOne ». Votre base met simplement plus de temps à basculer sur l’autre nœud.
Enfin, Oracle vous propose une solution « relativement » simple en passant en Enterprise Edition.
Si vous aviez une configuration RAC à deux CPUs avec 8 cœurs chacun, vous passez donc en prix public 2019 de
- 31,4 K€ : 2 sockets * 15,7 K€ de database SE2 avec option RAC incluse
à - 544 K€ : 16 cœurs * 0.5 * (47,5 K€ de database + 20,6 K€ option RAC)
Si vous me dites que la pilule est dure à avaler, je vous rejoins.
Rares seront les clients à utiliser cette option selon moi. Alors on lève les bras au ciel… mais on ne se laisse pas abattre !
L’opportunité de changer vers le modèle Cloud ?
Heureusement, il y a d’autres options, dont celle la plus en vogue en ce moment : Le Cloud.
Une petite base Autonomous vous fournira un niveau de service très haut et vous coutera bien moins cher. Pensez à tout le matériel, les compétences et impacts des opérations de maintenance à réaliser.
Oracle est extrêmement accueillant sur le Cloud et propose des tarifs agressifs sur le cout de la licence quand on la consomme dans le Cloud. Il existe également de formules « Bring Your Own Licence » mais je ne connais cette option que pour les Enterprise Edition.
Pour information, les tarifs d’Oracle sont plus élevés sur les petites configurations face à Amazon, mais sur les bécanes sérieuses, cela s’inverse. Si vous voulez vous faire une petit idée, il existe une calculette en ligne pour estimer ce que vous couterait le Cloud Oracle.
Enfin, argument massue selon moi, les bases Autonomous sont toutes hébergées sur des Exadata dans le Cloud Oracle. Cela veut dire qu’en plus de couter moins cher, cela va offrir une puissance largement supérieure.
Mais bon, ne va pas dans le Cloud Oracle qui veut, surtout s’il a par exemple des contraintes d’hébergement en France… alors que ce beau pays n’a pas de Datacenter prévu chez Larry avant bien longtemps…
Peut-être est-ce l’occasion d’une vraie remise en cause ?
Il faut en effet peut-être chercher d’autres solutions, sans se mettre aucune barrière.
Et là, on est au moment de vérité où il faut tout remettre à plat !
Oracle ? PostgreSQL ??? SQL Serveur ?????
Il y a autant de solutions que de clients et de contraintes :
- Une base Oracle standalone peut se monter sur un mini cluster ESX (pourvu que vous n’ayez surtout aucun VMWare « ailleurs »)
- Une solution de réplication des archivelog comme DBVisit peut amener un RPO de moins de 5 minutes et un RTO de 2 minutes
- PostgreSQL et sa réplication, appuyé par exemple sur HAProxy et repmgr, fait le boulot d’un Dataguard
- SQL Server dispose avec « Always On » d’une solution de HA très facile à administrer, robuste et qui bascule en quelques secondes d’un continent à l’autre
- SEHA, évoqué un peu plus haut, pourrait peut être répondre à votre besoin
- Si vous êtes comme moi un peu fou, vous pourriez imaginer du « FailSafe » et mettre Oracle dans un cluster Windows. Là aussi, bascule entre deux nœuds le temps d’un arrêt départ de l’instance. SE2 autorise même 2 serveurs à 2 sockets chacun !!
Alors c’est vrai, il n’y a rien là dedans qui soit « actif-actif ».
En effet, RAC, c’est la Rolls Royce de la disponibilité et de la scalabilité.
Mais il faut vraiment se poser les questions en se regardant dans le miroir :
- Mon business a-t-il vraiment besoin d’une disponibilité de 99,999% ?
- Avec ma configuration actuelle ET mes compétences, étais-je vraiment capable de garantir celle-ci ?
- Combien de fois ai-je utilisé la solution ? Peut-on faire jouer de la gestion du risque ?
Si vous êtes passé au travers de ces questions sans remettre le RAC en question, vous avez peut-être bien besoin de l’Enterprise Edition.
Si vous avez maintenant des doutes et commencez à réfléchir : Contactez nous !
Nous adorerons réfléchir avec vous, quelque soit le partenaire ou la technologie cible !