Database Machine : Round II

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Après l’annonce retentissante de l’Oracle HP Database Machine et du système Exadata l’an dernier lors d’Oracle OpenWorld (nous y étions !), Larry récidive et nous prépare une conférence de presse exclusive ce mardi pour présenter une nouvelle offre matérielle, la SUN Database Machine …
Larry est fou ? Il veut se fâcher avec HP qui a sans doute dépensé des zillions de dollars pour s’associer à Oracle au lancement de la premier Database Machine ? Mais pourquoi une nouvelle Machine ?
Update : le contenu de cet article date d’avant l’annonce d’Oracle, je vous conseille de vous reporter à l’article publié suite à l’annonce.

Et pourtant, tout cela est calculé et parfaitement logique ! Ne vous attendez pas à voir dévoiler ici tous les secrets de cette nouvelle machine 3 jours avant l’annonce, non non rien de tout cela, mon ami NDA n’apprécierait pas.
Juste un brin d’analyse … je serai donc court, pour la suite, vous reviendrez plus tard !

The HP-Oracle Database Machine !

La première Database Machine (je vas utiliser l’acronyme DBM1), annoncée en fanfare et en grand secret le 24 database machineSeptembre 2008, a été conçue  pour attaquer de plein fouet un marché sur lequel Oracle était en position de faiblesse :  les (très) gros datawarehouses. En effet la cellule EXADATA qui est au cœur de la DBM1 apporte une fonctionnalité unique : le déport d’une partie de l’intelligence nécessaire à l’exécution des requêtes dans le stockage.
Et c’est bien ce dont un système décisionnel a besoin : la taille des cibles de requête (des millions, milliards de lignes) fait qu’il est inutile de chercher à les exécuter dans le cache, en revanche on peut beaucoup gagner si le sous-système de gestion des disques sait lui même filtrer les données à renvoyer au processeur.
Le système est efficace, bien plus que mettre des quantités de mémoire cache invraisemblables (qui de toute façon ne suffisent jamais) ou des disques ultra-rapides, voire des SSD. Les tests de la DBM1 ont montré des performances inégalées pour ce type d’utilisation. Quid de l’OLP ? Pour ce type d’application, les gains obtenus avec la DBM1 sont faibles, et en tout cas insuffisant pour apporter une valeur ajoutée compétitive.
Disclaimer : tout ceci n’est que spéculation et analyse reposant sur les informations disponibles publiquement.

SUN complète l’offre

Vient alors le rachat (pas encore complété) de SUN, et chacun de se demander : que va devenir le partenariat avec HP ? Et bien visiblement il continue, et c’est ce que j’imagine Larry ne va pas manquer de rappeler, peut-être pas mardi car il sera avec SUN, mais la nouvelle annonce ne devrait pas remettre en question l’existant HP.
Car si Oracle a frappé fort avec la DBM1, la « DBM2 » (appelons la comme cela) attaque une autre cible de poids : les systèmes transactionnels à très fort débit, et les records TPC. Pas pour le record en lui-même, mais pour les ventes de systèmes haut-de-gamme qu’il peut entrainer. Et sans s’appeler Nostradamus, on peut facilement déduire que :

  • quel est le bottleneck des applications OLTP : les IOPS
  • quelle technologie améliore sensiblement les IO : la mémoire flash et les SSD
  • comment s’appelle la technologie SUN intégrée dans la DBM2 : Flashfire

On peut donc assez facilement dessiner les contours probables de cette nouvelle Database Machine :

  • des serveurs SUN probablement équipés des nouveaux Niagara 3, capables d’avaler 256 threads par CPU
  • un réseau de stockage à très faible latence
  • des systèmes de disques SSD ou Flash+disques
  • Oracle 11.2 avec le nouvel ASM
  • peut-être une petite surprise … papy Larry a toujours des bonbons dans les poches !

Et voilà, Oracle sort une nouvelle DBM sans remettre en question l’excellence de la première dans son domaine.
Bonne idée. Et d’un point de vue marketing, l’idée est excellente, car tout le monde veut passer au SSD et profiter des chiffres mirobolants annoncés (400.000 IOPS chez TMS). Pour autant, peu franchissent le pas car la technologie est nouvelle et des questions se posent sur sa fiabilité. Alors un label « Certified for getting the fastest Oracle Database« , c’est l’assurance qui permet de franchir le pas ! Car Oracle ne lésine pas en matière de redondance et de protection des données. La note risque d’être salée.
Mais attendons Mardi pour avoir toutes les informations sur cette nouveauté … Stay tunded !